"Momo" est venu nous chercher à l'aéroport. Un petit panneau où est écrit "Mademoiselle Uderzo et Doubleclix" nous avait rassurés. La production LPR/Pathé n'est donc pas dépassée par les évènements. Pourtant, croyez-moi, il y aurait de quoi... Je vais y revenir.
Chaleur, odeur de l'été espagnol, nous sommes donc sur le point de découvrir le lieu de tournage du prochain film live d'Astérix. A peine dix minutes de voiture et nous apercevons le nouveau complexe dédié au cinéma qui, même de nuit, se repère de loin. Les concepteurs espagnols ont été ambitieux.

Hollywood sur Méditerranée ou Cinecitta chez les Ibères, comme on veut, est situé sur une colline un peu avant Alicante. Ce nouveau centre nerveux du cinéma européen est flambant neuf. Des gardes, tout neufs eux aussi, et des barrières de contrôles se succèdent... Nous arrivons enfin devant le bâtiment numéro 4. "Momo", membre de la production, était sensé nous amener à la cantine du lieu... Je ne veux pas faire mon difficile, mais il est plus de 22 heures 35 ce soir-là, et, rappelez-vous, il y avait le huitième de finale France/Espagne... Autrement dit, il restait une quinzaine de minutes avant la fin du match. Et, Elizabeth, la charmante assistante qui nous accueille ne semble pas mesurer la profondeur de ma souffrance: "où donc sont-ils tous, vous savez ceux qui regardent le Mondial?..."

D'ascenseurs en corridors, nous ne réussissons décidément pas à atteindre cette cantine. Thomas Langmann, producteur du film, soucieux du moral de ses équipes, avait pris la précaution de faire installer un écran géant afin qu'elles puissent, ensemble, voir ce match... Pour une première semaine de tournage en Espagne, le hasard avait donc bien fait les choses. Vous imaginez toute l'équipe espagnole assise côte à côte avec les Français pendant ce match qui voyait s'affronter les deux contrées amies et voisines, mais adversaires d'un soir. Et, de fait, lorsque nous arrivons, vers la 80ème minute du match, le score est de 1-1. Les hôtesses m'avaient nargué dans l'avion en m'annonçant le premier but espagnol et en omettant, ensuite, de m'indiquer que Ribéry avait égalisé... Et voilà que Patrick Vieira, puis Zinedine Zidane, ayant repris leurs habits de héros, se transforment, sous les yeux des deux cents personnes de la production du film, en bourreaux pour cette jeune équipe espagnole... Cris, danses, joies, pleurs, tout le village gaulois et ibère est en émoi. Comme dans l'album de René Goscinny et Albert Uderzo, les Ibères sont décidément des amis: très " fair-play ", ils félicitent même les Français avec élégance et respect pour leur victoire. Ouf! La production est sauvée!

Cette anecdote est significative de l'ambiance de travail qui semble s'être installée sur le tournage. Le lendemain matin, c'est une scène réunissant Benoît Poelvoorde, José Garcia, Michael Herbig et Santiago Segura qui débute les festivités. La ruche est au travail. Une folie! Les assistants courent, les acteurs s'amusent, les habilleuses arrangent leurs œuvres sur les comédiens, le cameraman attend, la régie tente de faire démarrer les bulles du chaudron de potion magique au bon moment et les réalisateurs, Frédéric Forestier et Thomas Langmann, crient régulièrement " action "!
Poelvoorde, ni plus ni moins, s'apprête à trouver son rôle titre, Brutus. Un rôle qui marque une carrière. Il est Brutus. Garcia, en inventeur fou et quasiment aveugle est désopilant. Vous verrez ce qu'il fait avec des vers de terre que lui avait subrepticement glissé Benoît Poelvoorde...! Pour rire, au départ. A l'arrivée, c'est Benoît qui voulait vomir... Je vous laisse deviner ce qu'a fait le grand José Garcia!... Michael Herbig, belle personne, s'amuse à être le quasi esclave muet de Brutus. Il est judicieusement très expressif lors des prises. Et la production lui a confié une mission supplémentaire: en Allemagne, où il est une star, il assurera en plus le doublage de la voix de Brutus. Il pourra ainsi s'infliger vocalement toutes les brimades que le célèbre parricide lui fait subir physiquement. Michael Herbig deux fois dans le même film! Et Santiago Segura, en magicien occulte, est tout en contre-emploi avec une franche gourmandise due notamment à son accent ibère. Santiago est tellement fan d'Astérix qu'il a préféré à un bonus sur son contrat émettre le souhait de recevoir un dessin de notre maître, Albert Uderzo! Du bonheur, non? En voilà un qui n'est pas fou, non plus... Vive Astérix!

Lors d'une pause, nous avons pu voir, dans le camion régie fermé d'un drap noir (qui permet à la température de grimper allégrement vers les 48°) les premiers rushes: sans ambages, sans façon, sans superlatif, ils sont juste formidables. Thierry Arbogast à la photo, Madeline Fontaine aux costumes, Aline Bonetto aux décors, le résultat est juste à la hauteur: c'est "Gladiator" sans Russel Crowe mais avec Depardieu et Alain Delon, version Jules C. Les producteurs ont su et voulu un film aux ambitions internationales, et c'est en route, par Toutatis!

Sylvie Uderzo s'est extasiée sur les costumes, par centaines, qui occupent presque un hangar. Les casques grecs, particulièrement, sont magnifiques. Les armures de la "milice" de Brutus sont impressionnantes, noires et souples... C'est simple, il y a de quoi en faire un musée des costumes de l'an 50 avant J.-C. Et, le must des must, chers lecteurs, c'est ce stade olympique où aura lieu la course de chars... Près de deux cent mètres de long, des gradins plus hauts que nature, des immenses statues décorant l'allée centrale du circuit, INCROYABLE! Du souffle pour ce troisième opus live des aventures d'Astérix. A suivre, c'est sûr!


Les bonheurs n'arrivant jamais seuls, l'Hispanie est également aux couleurs d'Astérix dans les salles obscures en attendant les DVD: le film d'animation ASTERIX ET LES VIKINGS vient, en effet, juste de sortir dans la péninsule.
Un coup de fraîcheur garantie! Pour l'accompagner, notre éditeur espagnol, Salvat, met les petits plats dans les grands en publiant notre album du film et deux éditions dérivées imaginées par Hachette en Gaule.
La presse ibère ne s'y trompe pas en commençant à couvrir avec plaisir ce débarquement gaulois en Hispanie. En voici un exemple avec le journal 20 Minutos.
Homme, quelle histoire! Et "Viva Espana"!

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Et n'omettez pas de voter pour le sondage des personnages préférés 2006.
Notre grande enquête sur vos préférences vous réserve enfin la possibilité de gagner quelques cadeaux gaulois malins!...

Bonnes vacances à vous tous. Nous serons là pendant l'été, ne vous inquiétez pas, nous vous dirons tout et encore plus...


Doubleclix, Rédac'chef
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