Planches extraites de Oumpah-Pah et les pirates
Mais aussi :
16 pages inédites illustrées de dessins et documents originaux de René Goscinny et Albert Uderzo, dévoilant la méthode de travail des deux auteurs.
Les 8 pages de la toute première version, non publiée, d’Oumpah-Pah, imaginée par les auteurs peu après leur toute première rencontre.
Et un retour sur tous les ingrédients de l’humour d’Astérix appliqués à la découverte des Indiens Shavashavah et de leurs ennemis, les Pieds-Plats et les Yeux-Pochés.
La création d’Oumpah-Pah par Goscinny et Uderzo
Nous sommes en 1951, et toute la presse française est envahie par les comics américains. Toute ? Oui ! Et Albert Uderzo, lecteur passionné depuis l’enfance du Journal de Mickey et de séries aujourd’hui mythiques telles Terry et les Pirates, signée Milton Caniff, ne s’en plaint pas ! Quelques années après la fin de la guerre, tout ce qui vient d’Amérique est à la mode. La preuve : la consonance anglo-saxonne des deux sociétés belges pour lesquelles le jeune dessinateur travaille alors : International Press et World Press.
Un jour d’hiver de cette année 1951, Albert Uderzo achève dans l’urgence une planche de sa série Belloy. Un jeune homme est envoyé chez lui afin de récupérer le fruit de son travail. Son patron lui a déjà parlé de ce petit nouveau, un certain René Goscinny. » Ah ! Il est d’origine italienne ? » demande Albert. » Pas du tout, son nom se termine par un Y ! » Et c’est ainsi, il y a maintenant 60 ans, que commencent les 26 années d’une amitié et d’une collaboration exceptionnelles qui vont révolutionner de fond en comble l’Histoire de la bande dessinée.
Très vite, les deux complices imaginent une première série en tandem. René Goscinny en rédige le scénario tandis qu’Albert Uderzo se concentre sur les dessins. Nait ainsi Oumpah-Pah, les aventures du Peau Rouge éponyme de la tribu des Pieds Plats, vivant à l’écart de la société américaine des années 50. René Goscinny, installé pour quelques mois à New York, en fait traduire les textes par son ami Harvey Kurtzmann, futur fondateur du célèbre magazine Mad. Le lettrage est assuré par le propre lettreur de Milton Caniff, qu’Albert Uderzo admire tant ! Malheureusement, la série n’est pas publiée, et dort dans les tiroirs des deux auteurs…
Quelques années plus tard, en 1958, le journal Tintin commande aux deux amis une nouvelle série. Oumpah-Pah, qui leur tient particulièrement à cœur, est ainsi de retour, dans une nouvelle version. Membre cette fois de la tribu des Shavashavah, il vit au XVIIIe siècle à l’époque de la colonisation et se lie d’amitié avec le noble Hubert de la Pâte Feuilletée, habitué de la Cour du Roy. La formule, riche de tous les ingrédients comiques qui feront plus tard l’immense succès d’Astérix, fonctionne à merveille. En 4 ans, 5 aventures de 30 planches chacune sont créées, et suivies avec assiduité par un public nombreux et fidèle. Malheureusement, submergé par le travail qu’il doit effectuer sur Astérix et Tanguy et Laverdure, Albert Uderzo est contraint de renoncer à la poursuite de la série.
A l’occasion du 60ème anniversaire de la rencontre de René Goscinny et Albert Uderzo, une intégrale exceptionnelle en un volume publiée par Les Éditions Albert René vous permet de (re-) découvrir Oumpah-Pah.
Nos ancêtres les… indiens !
Premier personnage imaginé par les auteurs d’Astérix, Oumpah-Pah est un peu le grand frère du plus célèbre des Gaulois. Les 5 aventures qui le mettent en vedette aux côtés de son ami Hubert de la Pâte Feuilleté rassemblent déjà tous les ingrédients comiques qui font la potion magique humoristique Astérix.
Comique de répétition, jeux de mots et de langage, détournements de chansons célèbres, invocations de dieux aux noms exotiques, références culturelles anachroniques (dont l’invention remarquée du chewing-gum !), réécriture comique de l’histoire… Tout y est ! » Dans le comique des situations, au village indien, dans la forêt, dans les batailles, les engueulades, on est très proche d’Astérix, explique Albert Uderzo. Rien que ce nom : » N’a-qu’une-dent-mais-elle-est-tombée-alors-maintenant-n’en-a-plus « , qui s’appelait avant » N’a-qu’une-dent » tout court, ça c’est dans l’esprit très Goscinny1 ! »